Résumé
La langue et la traduction sont des éléments importants qui animent la vie des différentes sociétés humaines. Elles sont intimement liées, évolutives et ont pour domaines communs la communication, l'échange d'idées, la diffusion et le brassage des cultures. Aussi, faut-il le souligner, la langue est le moteur de la traduction puisque sans elle la traduction n'a pas de valeur. Aujourd'hui, l'intensification des contacts entre les différents peuples pour des raisons économiques, politiques, techniques, scientifiques, sociales et culturelles a favorisé l'essor des langues, de la traduction et d'un autre phénomène linguistique, l'emprunt. Cet emprunt est plus prononcé avec la poussée technologique, et des nouvelles inventions indispensables aux pays technologiquement moins avancés. L'anglais, évoluant au même rythme que la technologie américaine, a de nouveaux mots correspondant à la nouvelle technologie. Le yoruba, en important la nouvelle technologie, emprunte les nouveaux mots, les adopte et les adapte à sa structure linguistique. De nos jours, c'est le niveau technologique qui dicte le volume de mots à emprunter. Plus on est technologiquement avancé, moins on importe de mots.
Abstract
Language and translation are important elements that animate the life of different societies. They are linked, evolving, and are both closely associated with the concepts of communication, exchange of ideas, diffusion and interaction of cultures. There is no translation without language. The increase in contacts among peoples for economic, political, technical, scientific, social or cultural reasons, has helped in the evolution of languages, translation and has encouraged loanwords. Loaning of words is more pronounced with the advancement of technology and new inventions indispensable for less technologically developed countries. The English language, reflecting American technology, possesses new words corresponding to the new technology. The Yoruba, while importing the new technology, borrows new words, adopts and adapts them to the linguistic structure of the Yoruba language. The Yoruba language is more disposed to borrow from the English language because Yoruba speakers import most technology from America. Today, it is the level of technology that dictates the volume of words to be borrowed. The more you are advanced technologically, the less you borrow words.
Introduction
out en servant de moyen d'expression et de diffusion de culture, la langue est vivante. Elle évolue. Cette évolution est due aux contacts entre les peuples, que ce soit pour des raisons de commerce, de religion, de paix, de guerre ou même d'invasion. Les contacts ont rapproché les hommes et par conséquent les cultures. Une des conséquences immédiates de ce rapprochement des cultures est une fusion progressive de la façon de percevoir le monde. Ainsi nos philosophies de la vie se rapprochent. Désormais on voit sous le même angle. Des langues différentes ont recours aux mêmes mots ou à leurs correspondants pour désigner les mêmes réalités. Parfois, la communication en est facilitée. La vitesse de ce rapprochement est plus grande dans le domaine de la technologie.
Parlant du rapprochement des peuples par les contacts, G. Mounin, cité par Roger Roothaer, dans Language, Thought and Translation estime que:
A partir du XVIIIe siècle, chaque traduction du russe, chaque voyage, chaque récit de voyage ajoute une situation commune entre le russe et le français, chaque contact éclairant les suivants, jusqu'à la vogue de Tourgueniev, de Tolstoï et de Dostoïevski, laquelle étend ces contacts à des millions de lecteurs français, diminuant à chaque fois l'écart entre les situations.1
Dans ce travail notre démarche sera analytique et progressive. Toutefois l'accent sera beaucoup mis sur l'aspect écrit de la langue afin que le lecteur puisse mieux cerner la quintessence de nos investigations.
La langue
La langue exprimant la pensée est considérée comme le véhicule de la culture, car c'est elle qui nous permet d'entrer en contact, de découvrir toutes les richesses du patrimoine culturel d'un groupe ethnique, d'un peuple ou d'une nation. C'est en Afrique que l'on observe la plus forte concentration de langues, avec au moins 250 au Nigéria. Ike S. Ndolo dans "The Case for Promoting the Nigerian Pidgin Language" note que :
The number of different languages in Africa has been estimated to range from 800 to more than 1200. Nigeria accounts for as many as 250, unevenly distributed in terms of geographical areas and speakers.2
L'Afrique à elle seule compte au moins 1200 langues. Pour l'ensemble de la planète, les estimations varient entre 4 000 et 6 000 langues, ce qui permet de penser par conséquent d'estimer qu'il existe entre 4 000 et 6 000 cultures dans le monde, puisqu'à une langue on associe une culture.
Il convient de noter que les frontières entre les langues sont naturelles, indiscutables entre les hommes, plus enracinées et mieux reconnues que les frontières artificielles créées arbitrairement pour des raisons politiques. Pour Jacques Goetschalckx :
Dans le monde actuel, marqué par le principe des nationalités, la langue est devenue synonyme d'identité politique, d'autonomie, de liberté.3
Ainsi, la langue constitue une référence, un facteur d'union, d'identification, de fraternité entre les membres d'un même groupe social qui se la partagent. En paraphrasant Graham Davis, S. Ndolo a dit que :
...a people without a language of its own is half a nation..... [the language] is a source barrier, a more important frontier than fortress or river.4
En servant de frontière entre les peuples, les langues nous montrent que nous nous identifions mieux par la culture que par tout autre chose. Ainsi dit, la langue en tant que partie de la culture, véhicule de cette même culture, a toujours transmis la culture. À l'appui de notre thèse, citons The New Encyclopaedia Britannica (vol. 10, 15th ed.) :
If language is transmitted as part of culture, it is no less true that culture as a whole is transmitted very largely through language, insofar as it is explicitly taught.5
Le phénomène d'emprunt
Quelles que soient les causes de l'adoption des mots étrangers par une langue, cette adoption est toujours une résultante des contacts entre les peuples.
Causes lointaines des emprunts
Ce n'est pas par choix qu'aujourd'hui le français est parlé en France. On sait que la langue autrefois parlée en France est le gaulois ou le celtique. Mais c'est sous l'influence forcée des Romains que l'on a aujourd'hui une langue française composée de mots latins.
De son côté, l'Afrique n'a pas échappé aux multiples influences étrangères. En effet, elle aussi a eu des contacts de différents ordres. Ces rencontres ont beaucoup marqué ses peuples, sa culture et en conséquence ses langues. Bien avant l'indépendance, ces contacts étaient motivés par des raisons religieuses ou par des raisons économiques ou culturelles.
L'islamisation de la plupart des états africains, du moins des états sub-sahéliens, a imposé aux langues africaines des mots arabes. Des mots comme Allah, Alau Akbar, Walai, sont couramment utilisés par les écrivains africains d'expression française. En adoptant l'Islam, l'Afrique a assimilé des mots nouveaux qui désormais font partie de son dictionnaire. C'est ce que souligne Colin M. Turnbull :
The languages of Africa, in their sharing of fundamental features underlying a complexity of origin and in their real differentiation, agree in general fashion with other aspects of African culture. So, too, the long-continued and persistent Moslem influences, which have to a high degree shaped the life patterns of Negro peoples in the entire Sudan and much of East Africa and even farther South, find their reflection in numerous loan words of ultimate Arabic origin, even among non-Moslem peoples. What, then, of the European influences of the last several centuries which have transformed so many aspects of African life? The effects of these events on the linguistic life of Africa would probably have to be judged as relatively small, compared with that of Arabic.6
L'histoire nous a aussi appris que le maïs, le manioc, la patate douce, le coton sont importés du Nouveau Monde, une nouvelle réalité qui aboutit à l'emprunt ou à la création de nouveaux mots dans les langues africaines pour désigner ces réalités nouvelles. Ce phénomène d'emprunt est plus notoire avec la poussée de la technologie. Le développement technologique des grandes puissances occidentales, notamment les États-Unis d'Amérique, et l'apparition des nouveaux concepts techniques ont fait de l'anglais une langue très enrichie de nouveaux mots techniques, ce qui stimule l'emprunt par les autres langues. Ces emprunts ont été encouragés par des contacts. Les lignes qui suivent, extraites de The New Encyclopaedia Britannica, (vol. 10, 15th ed.), révèlent que :
Loan words are words taken into a language from another language....Most obviously, this occurs when new things come into speakers' experiences as the result of contacts with speakers of other languages. This is part of the history of every language...7
Ian F. Finlay de son coté pense que:
There are no really pure languages, all containing a greater or lesser number of words which have been borrowed from other languages, with or without complete formal assimilation, not necessarily with a complete transfer of the original meaning.8
Causes récentes des emprunts
Grâce à la poussée des inventions scientifiques, la communication entre les différentes parties de monde s'est développée à une allure vertigineuse. Il est devenu possible de franchir des milliers de kilomètres en quelques heures. Le commerce est devenu libre. Désormais, on achète où on veut, quand on le veut, une fois réunis les critères rattachés aux conditions d'achats. Lorsqu'on ne produit pas, on est obligé d'acheter. Les pays en voie de développement dépendent en grande partie de la technologie occidentale, en particulier des États-Unis.
L'internet et le courrier électronique ont apporté leur contribution au réseau de communication. En moins d'une minute, on peut envoyer un message électronique à des milliers de kilomètres. Robert Rooke affirme à ce propos:
Today, it is possible to carry in one's briefcase a more powerful computer costing only a few hundred pounds capable of transmitting data from virtually anywhere in the world...9
Dans l'espace, des satellites aident à augmenter encore la vitesse des communications, comme l'explique D.W.F. Mederaft :
In less than twenty years we have built a complex web of relay stations in the sky encircling the globe and providing ever-greater communications capacity to virtually every country in the world. Satellites are individually expensive, but their large capacity to carry telephone traffic can be shared between thousands of simultaneous users,...10
L'ordinateur, l'internet, l'invention des avions rapides très sophistiqués et les autres innovations technologiques ont rendu la communication plus sûre et plus rapide. Cela a pour conséquence logique le rapprochement des hommes. Dans la majorité de ces domaines c'est désormais la technologie américaine qui domine. C'est donc sa culture, voire sa langue, qui sont devenues, directement ou indirectement, la culture et la langue de la technologie. En important la technologie des États-Unis, on importe aussi leur culture et par conséquent leur langue qui est l'anglais. À présent, il n'y a pas un seul pays en voie de développement qui ne dépende de la technologie américaine. Lorsque deux ou plusieurs langues sont en contact, certains éléments de l'une s'imposent à l'autre. La faiblesse de la langue d'un peuple par rapport à la langue d'un autre peuple reflète la dépendance politique, technique ou économique de ce peuple
Jacques Goetschalkx dans Traduction et acculturation affirme que:
Dans le monde technico-scientifique cependant il faut reconnaître que, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, l'anglais et l'américain sont à considérer comme étant un vecteur privilégié de la communication entre experts de tous les pays.11
Prenons l'exemple du yoruba ou du français par rapport à l'anglais. Les Yorubas dépendent technologiquement des puissances occidentales, des Américains surtout, pour le fonctionnement de leur économie. En raison de la dépendance technologique envers les Américains, le développement de la langue yoruba en termes technologiques dépend de la langue anglaise qui véhicule cette technologie. En d'autres termes, il y a eu des inventions en Amérique et, à ces inventions, on a donné des noms qui n'ont pas de correspondants dans la langue yoruba. Si les Yorubas trouvent indispensable la technologie américaine, il sont obligés de l'importer. En important la technologie américaine, le yoruba est obligé d'importer des noms qui y sont associés ou de créer des mots nouveaux pour représenter ces nouvelles réalités
La langue yoruba en adoptant et adaptant la réalité étrangère, présente deux possibilités pour le nom qui va y être attaché. Dans le premier cas, l'innovation est acceptée puisqu'elle satisfait un besoin, mais on lui attache un nom lié soit à la forme soit à l'utilité de cette innovation. Par exemple :
L'ordinateur = Computer, se traduit par 'Ẹrọ Ayara bi asa' en yoruba.
Ẹrọ = machine, Ayara = rapide, Bi = comme, Asa = Épervier.
L'ordinateur est en yoruba la machine qui est aussi rapide que l'épervier.
Télévision = 'Ẹrọ amu owun ma aworan' en yoruba.
Ẹrọ = machine, Amu = qui combine, Owun = voix, Ma = avec, Aworan = photo. Donc la télévision est en yoruba la machine qui combine la voix à la photo.
Train = Ọkọ oju irin
Ọkọ = voiture, Oju = sur, Irin = fer.
Le train est la voiture qui roule sur le fer. De même, Avion = plane et bateau = ship, sont traduits respectivement en yoruba par Ọkọ oju ofurufu et Ọkọ oju omi. Ce sont des voitures roulant dans l'espace et dans l'eau.
La seconde forme emprunte les mots français, anglais autres, mais adapte le mot en le déformant pour répondre aux exigences phonétiques de la langue yoruba Cette forme d'emprunt adopté par le yoruba s'observe également dans l'histoire avec les premiers contacts entre les Yorubas et les Arabes, et entre les Yorubas et les missionnaires chrétiens. Les mots chrétiens et musulmans empruntés sont trop nombreux pour être énumérés. En voici néanmoins quelques uns.
Mohammad |
= |
Mònmóòdú |
John/Jean |
= |
Jóònú |
Esther |
= |
Jóònú |
Mosque |
= |
Ęsita |
Kuran |
= |
àlùkùránì |
Les emprunts comme Sóòsi, apóstóli, bisóòbú, baibú, angeli, Lúúkù, Póòlù qui désignent respectivement church, apostle, bishop, bible, angel, Luke, Paul sont inévitables puisqu'ils relèvent de l'acceptation d'une nouvelle foi qui est le christianisme.
Les emprunts qui sont nés de l'importation des innovations technologiques occidentales sont aussi importants que la dépendance technologique yoruba vis-à-vis de l'Occident. Olu Owolabi et al. ont fait une étude en rapport dans leur livre Ijinle Ede ati Litireso Yoruba, où ils ont recueilli les mots empruntés par la langue yoruba. Même si la liste n'en est pas exhaustive, elle constitue une première étape intéressante.12 Voici quelques exemples de mots relevant de la technologie occidentale :
góòmù |
= |
gum |
|
osibitu |
= |
hospital |
|
páànù |
= |
pan |
|
fáànù |
= |
fan |
|
gilóòbù |
= |
globe |
|
búlúù |
= |
blue |
|
telefóònù |
= |
telephone |
|
búlóòkù |
= |
block |
|
bómbù |
= |
bomb |
|
sùkúù |
= |
school |
|
kóòtù |
= |
court |
|
unifáàsiti |
= |
university |
|
giláàsi |
= |
glass |
|
lentiriki |
= |
electricity |
|
iméèli |
= |
email |
|
móbi |
= |
mobile |
|
biléèdi |
= |
blade |
|
báànki |
= |
bank |
|
fíríì |
= |
free |
|
bíríkì |
= |
brick |
|
síléètì |
= |
slate |
|
láàtà |
= |
lantern |
|
móòto |
= |
motor |
|
ráàdio |
= |
radio |
|
litireso |
= |
literature |
|
|
|
|
|
Les mots yoruba empruntés du français ou de l'anglais subissent des transformations inévitables, dictées par la structure linguistique yoruba. Par exemple, tous les mots yoruba se terminent par une voyelle et deux consonnes ne peuvent se suivre. Pour cette raison, le yoruba, en empruntant le mot français ou anglais, rajoute des voyelles pour séparer les consonnes ou compléter le mot.
Ces emprunts ne pourront être arrêtés qu'avec un effort technologique purement yoruba qui va limiter l'importation des innovations technologiques occidentales. Les problèmes immédiats qu'affrontent l'Afrique rendent cet effort peu réalisable.
Les contacts de différents ordres et les poussées technologiques ont enrichi les langues. La richesse de l'anglais dans le domaine technologique a fait de cette langue la langue de la technologie et la langue source de très nombreux emprunts par les autres langues. Un autre phénomène est celui de l'apparition de nouveaux mots, créés pour répondre aux nouvelles réalités. Le traducteur joue un rôle incontestable dans cette voie en officialisant les emprunts ou les créations terminologiques de la langue d'arrivée qu'il constate dans les domaines techniques, et parfois en créant un nouveau mot répondant à son besoin. C'est justement ce que laisse entendre Ian F. Finlay quand il écrit:
It should also not be forgotten that translators are often responsible for introducing new terms into languages, since it is very often they who are first confronted with the need to do so, for example, when finding a word in a language to express a hitherto unknown concept. This need will obviously arise frequently in the lesser known languages in technical or scientific fields. It should also not be forgotten that words find their way into dictionaries after they have been in use for quite a considerable time.13
Directement ou indirectement, le traducteur participe de manière indispensable à la mise au point des nouveaux dictionnaires. Comme le souligne Ian F. Finlay :
... many dictionaries and glossaries have in fact been prepared by translators as a result of the accumulation of their knowledge of a given specialized field in various languages in the course of their work over the years.14
La Traduction
Qu'elle soit scientifique ou non, la traduction est avant tout un art au service du progrès de l'humanité. Au cours de la traduction, le traducteur utilise la langue et les emprunts pour remplir la fonction principale de sa discipline à savoir la communication et la diffusion des cultures. La langue et la traduction sont deux notions intimement liées. Leur enrichissement ou leur évolution est en partie liée aux contacts des peuples, contacts ayant pour corollaire l'adoption des emprunts. Il convient de rappeler que la langue a commencé avec son aspect parlé, l'écrit ayant suivi des milliers d'années plus tard. Dans les débuts, notre planète comptait peu d'habitants et leurs contacts n'étaient pas fréquents. Pendant cette période, la traduction n'avait pas sa place dans la société, mais les contacts entre les peuples se sont accentués au fil du temps. Peu à peu, les cultures se sont rapprochées, ce qui a favorisé le rapprochement des langues.
La création des nouveaux mots due à des nouvelles réalités technologiques, et l'utilisation des mêmes mots pour désigner les mêmes réalités dans la langue d'arrivée, ont facilité l'utilisation de programmes de traduction ou d'aide à la traduction. L'automation en traduction n'est valable que dans les traductions technologiques où les structures linguistiques sont simples. La traduction des textes littéraires nécessiterait un travail humain supplémentaire. Pour se faire, Jiri Elman dans "Utilisation des ordinateurs dans la traduction" publiée en 1980, pense que :
Les ordinateurs peuvent rendre des services importants à la linguistique. Leur utilisation pourrait créer de nouvelles conditions pour les travaux linguistiques. Plus nous réussirons à formuler des règles générales pour une traduction parfaite, plus nous serons capables de profiter du service des ordinateurs dans le domaine de la traduction mécanique. Même si nous réussissons à automatiser la traduction des textes techniques et quelques textes publicitaires, la traduction mécanique des textes littéraires de stylistique diverses est cependant, à mon avis, un problème d'un avenir très éloigné, sinon un problème presque utopique.15
Conclusion
En conclusion, on voit que la langue est un incontournable moyen de communication. Elle est vivante et évolue. Les progrès réalisés dans les domaines scientifiques et technologiques ont facilité les contacts entre les hommes et permis le rapprochement des peuples. Ces divers contacts, ces rapprochements entraînent ipso facto le rapprochement des cultures et des langues. Les progrès scientifiques et technologiques ont engendré la création de nouveaux mots et la prolifération des emprunts dans la plupart des langues. Ces mots nouveaux ou emprunts peuvent accélérer la tâche de la traduction. Il importe de retenir que l'emprunt se fait toujours de la langue la plus forte, c'est-à-dire influente par sa richesse culturelle, ici technologique, vers les langues qui dépendent technologiquement des langues dites fortes. L'emprunt, en éliminant l'obligation de traduire les termes liés à des nouveaux concepts, facilite la communication et enrichit la langue.
Notes:
1. G. Mounin Cité par Roothaer, R. "Language, Thought and Translation", in Babel, No.3-4/1978, vol.xxiv, p.131.
2. Ndolo, I.S. "The Case for Promoting the Nigerian Pidgin Language" in the Journal of Modern African Studies, vol. 27, No. 4, p. 679.
3. Goetschalckx, J. "Traduction et acculturation" in Babel, No.1/1980, vol.xxvi, p.11.
4. Davis, G. Cité par Ike S. Ndolo in The Journal of Modern African Studies, No.3, vol. 28, Cambridge University Press, p.679.
5. The New Encyclopaedia Britannica, vol. 10, 15ed, Chicago 1973-1974, p.655.
6. Turnbull, C. M. The Lonely African, A Touchstone Book, Published by Simon and Schuster, 1962, p.25
7. The New Encyclopaedia Britannica, vol. 10, 15ed, Chicago 1973-1974, p.652.
8. Finlay, I. F. Translating, The English Universities Press Limited, 1971, Edinburgh, p.116.
9. Rooke, R. "Electronic mail" in Translation and communication ed. by Catriona Picken, Aslib and Contributors, 1985, London, p.105.
10. Mederaft, D.W.F. "Internation telecommunications" in Translation and Communication ed. by Catriona Picken, Aslib and Contributors, 1985, London, p.34.
11. Goetschalckx, J. Traduction et acculturation, in Babel, No.1/1980, vol.xxvi, p.11.
12. Olu Owolabi, Taiwo Olunlade, Bayo Aderanti; Afolabi, O. et al., Ijinle Ede ati Litireso Yoruba, Iwe kiini, Evans Brothers (Nigerian Publishers) Ltd, 1986, pp. 90-94.
13. Finlay, I. F. Translating, Teach Yourself Books, London, 1971, p.56.
14. Ibid., p.56
15. Elman, J. "Utilisation des ordinateurs dans la traduction", Babel, No.4/1980, vol.xxvi, p.212.
References
Weber, J. S. et al. From Homer to Joyce. A Study guide to thirty-six great books, Henry Holt and Company, New York, 1959.
Landar, H. Language and culture, New York, Oxford University Press, 1966.
Schramm, W. et al. Communication and change" The last ten years and the next, The University Press of Hawaii, Honolulu, 1976.
Snell, B. M. Translating and the computer, Company-Amsterdam. New York.Oxford, 1978.
Picken, C. Translation and communicatio, Aslib, London, 1984.
Picken, C. The Translators handbook, Aslib, London, 1983.
Penland, P. R. Communication science and technology, Marcel Dekker, Inc., New York, 1974.
Articles
Babel, No1,2,3,4/1974, vol.xx
Babel, No1,2,3,4/1979, vol.xxv
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